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Ne pas confondre AQUAPONEY et AQUAPONIE

  • 1 mars 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 avr. 2022


Photographie par Narcyz Witczak-Witaczyński

Aquaponey et aquaponie sonnent presque pareil. En anglais, les deux mots aquaponey et aquapony se prononcent exactement de la même façon. Il y a donc une confusion légitime, d’autant que historiquement, les deux activités seraient liées. Revenons donc sur ces deux grandes inventions.


Le vrai du faux : de l’aquaponey à l’aquaponie, ou la légende de John-Mitchell De Djermaine.


L’aquaponey est une activité sportive qui nous viendrait tout droit des Amériques de la fin du XIXe siècle. Les pluies torrentielles des années 1890, qui avaient inondé une bonne partie des terres agricoles du Nouveau Mexique, ont forcé de nombreuses exploitations à se délocaliser, essentiellement vers le Texas. Mais un cow-boy, John-Mitchell De Djermaine - fermier de la petite bourgade de Roswell, aurait vu là une opportunité plutôt qu’une menace. Hélas, l’histoire est sujette à controverse, mais selon la version la plus répandue, elle se serait passée ainsi : contrairement à beaucoup de ses voisins, celui qu’on surnommait JM-Double-D resta à Roswell, fermement décidé à cultiver ses terres, quitte à avoir les pieds dans l’eau… Cette satanée eau qui était auparavant si difficile à transporter et qu’il fallait aller chercher si loin. Maintenant il y en avait partout. Mais la tâche n’en était pas moins ardue.



Inondations historiques à Roswell, Nouveau Méxique
John-Mitchell De Djermaine, se tenant debout sur une barque (à gauche, en costume et chapeau haut de forme), durant la grande innondation de Roswell, à la fin du XIXe siècle.


Il fallait trouver un moyen de faire pousser les cultures dans ou sur l’eau et il fallait beaucoup de force pour parcourir les champs immergés et en travailler la terre gorgée. Qu’à cela ne tienne, John-Mitchell mit au point un ingénieux système de balisage à l’aide de piquets et de cordes, permettant de visualiser les parties ensemencées. Afin de se déplacer dans les allées sans s’épuiser et passer facilement d’un rang à l’autre, il utilisait un poney, autant pour son faible encombrement que pour son agilité. Ainsi, l’animal tractait le fermier allongé de biais sur une barque à fond plat, ce qui lui permettait de plonger les bras dans l’eau pour s’occuper de ses plants immergés. Et quant-aux cultures émergées, qui nécessitaient de se tenir debout, John-Mitchell partait à dos de Poney, le faisant régulièrement sauter par-dessus certaines allées, puis il mettait pied à terre dès qu’il fallait s’occuper des plantes. Enfin, pour la récolte, c’est à nouveau le système de la barque tractée qui était mis à contribution.



Natifs américains et autochtones
JMDD (centre-gauche, tenant son chapeau), en compagnie des indiens Mesaliko.


C’est grâce aux connaissances ancestrales des indiens Mesaliko, avec lesquels JM-Double-D noua des liens très forts, que ce dernier sélectionna les plantes à cultiver dans l’eau, patates douces, choux, haricots, mais aussi maïs, blé et même arbres fruitiers. Les indiens lui enseignèrent également la technique de la culture sur îlot flottant, précieux héritage des Aztèques.


Riz sauvage, cultivé en nattes, selon la méthode traditionnelle autochtone

Le ranch De Djermaine fut donc très prospère et relativement peuplé pendant près de dix ans et les participants aux séances de formations menées par John-Mitchell ont peu à peu inventé de nouvelles activités récréatives. Pour s’amuser pendant leur temps libre, ils faisaient des courses de barques tractées dans les allées inondées, ou encore s’adonnaient à des parcours de saut d’obstacle, à dos de poney et toujours dans l’eau, donnant naissance à un nouveau sport : l’aquaponey



Si de nos jours, l’aquaponey est devenu plus une excuse pour ne pas y aller qu’un véritable sport, d’où la fameuse expression « j ‘peux pas, j’ai aquaponey », l’aquaponie, en revanche est une forme d’agriculture qui n’a pas dit son dernier mot, bien au contraire.


Allez, on avoue : presque tout ce qu’on vient de vous raconter n'est que pure fiction.

Qu'il s'agisse des cultures aquacoles de Roswell, du personnage de John-Mitchell De Djermaine ou encore de ses inventions, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur internet… Par contre l'aquaponie est bien une réalité que nous avons hérité de civilisations ancestrales.


Mais alors, quelle est la vraie histoire de l'aquaponie ? C'est une histoire ancestrale, riche et, l'instar de la légende de John-Mitchell De Djermaine, c'est une très belle aventure humaine. On vous la raconte ici et cette fois-ci, tout est vrai !



Texte et infographies : Thierry VINCENT

Archives photographiques : Wikimedia Commons

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